Le pouvoir caché d’Ottawa : la ville du bootstrap

Dans un article publié le 5 novembre 2024 par Nick Quain, vice-président du Développement des entreprises chez Investir Ottawa, l'auteur aborde la frustration liée aux classements de capital-risque au Canada, où Ottawa peine à se démarquer. Bien que la ville soit la quatrième plus grande du pays, elle n’arrive que rarement dans le top cinq en matière de financement en capital-risque, comme le montrent les rapports de la CVCA.

Quain souligne que malgré cette apparente carence de capital d'investissement, Ottawa jouit d’un écosystème technologique dynamique. En effet, la ville est reconnue pour avoir la plus grande densité de travailleurs du secteur technologique en Amérique du Nord, à égalité avec San Francisco. Il fait également remarquer qu’Ottawa a produit des entreprises technologiques de premier plan, comme Shopify, qui est la plus grande du Canada, illustre ainsi que le manque de financement n’a pas entravé la croissance de l’écosystème technologique local.

Le concept de « bootstrap » est au cœur de cette réussite. Les entrepreneurs d'Ottawa, souvent appelés "bootstrappers", développent leurs entreprises avec moins de dépendance au financement externe. Cette approche leur permet de créer des entreprises plus durables, car elles se concentrent d'abord sur le produit et la clientèle avant de chercher des financements externes. Quain note que cette galanterie dans l’investissement entraîne une croissance plus réfléchie et peut-être plus robuste, permettant aux entreprises ottaviennes d’atteindre une meilleure longévité.

L’auteur questionne alors si le manque de capital a contrecarré l’émergence d’entreprises technologiques de grande envergure. Son analyse révèle que même avec des niveaux de financement inférieurs, Ottawa a produit de nombreux leaders du marché, comme Kinaxis et Calian, tout en maintenant une présence importante dans le domaine technologique.

Dans sa réflexion, Quain évoque comment le modèle du bootstrap a encouragé une génération d'entrepreneurs à se concentrer sur la création de valeur plutôt que sur l’acquisition de financements. Les jeunes entreprises d'Ottawa, comme Knak et Rewind, ont montré qu'il était possible de croître de manière significative sans recourir immédiatement à des investissements extérieurs. La culture du bootstrap a été soutenue par des initiatives comme les Bootstrap Awards, mis en place par The Ottawa Network pour célébrer les entreprises qui réussissent avec ce modèle.

Quain reconnait que même si le capital d'investissement n'est pas à ignorer, il est primordial de l'utiliser à bon escient, lorsqu’une entreprise est prête à se développer rapidement. L’auteur examine aussi les tendances émergentes, notamment l'essor des outils à faible code et de l'IA générative, qui rendent le bootstrap plus accessible et offrent aux entrepreneurs d'Ottawa une opportunité de se démarquer dans un paysage technologique de plus en plus compétitif.

En conclusion, Quain appelle les entrepreneurs d'Ottawa à bâtir quelque chose d’exceptionnel et souligne que malgré des classements qui peuvent sembler décevrants, la force et l’efficacité de l’écosystème entrepreneurial d’Ottawa reposent sur sa capacité à innover et à croître avec des ressources limitées. Investir Ottawa est là pour soutenir cette dynamique à chaque étape de l'entrepreneuriat.